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LE PIED À COULISSE
IL CALIBRO
🇮🇹
🇫🇷
Mi piace raccontare delle storie. A volte vere, a volte no. A volte interessanti, a volte noiose. L’ho fatto molte volte per il mio lavoro. Non ne ho perso l’abitudine.
Questa storia è vera se i miei genitori mi hanno detto la verità perché non ho più nessuna possibilità di verificarla. Oggi, i protagonisti sono quasi tutti spariti e non posso (e non voglio) disturbare le persone ancora vive.
J'aime bien raconter des histoires. Parfois vraies, parfois non. Parfois intéressantes, parfois ennuyeuses. Je l'ai fait si souvent dans mon travail. Je n'en ai pas perdu l'habitude.
Cette histoire est vraie si mes parents m'ont dit la vérité parce que je n'ai plus aucune possibilité de la vérifier. Aujourd'hui, les protagonistes ont tous disparu et je ne peux pas (et je ne veux pas) déranger les personnes encore en vie.
Mio padre ha cominciato a lavorare a quattordici anni. Quattordici anni! Non conosco tutti i dettagli dei primi lavori. Conosco solo un’azienda: “Alp**”. “Alp” come le Alpi.
“Alp**” era una grande azienda. I capi sembravano essere italiani: “****lli”. Oggi, e da anni, l’azienda è chiusa, ma è ancora qui. C’è un progetto di riabilitazione. Sarà un centro culturale.
Mon père a commencé à travailler a quatorze ans. Quatorze ans ! Je ne connais pas tous les détails des premiers emplois. Je connais seulement une entreprise : « Alp** ». « Alp » comme les Alpes.
« Alp** » était une grande entreprise. Les patrons semblaient italiens : « ****lli ». Aujourd'hui, et depuis des années, l'usine est fermée, mais elle est toujours là. Il y a un projet de réhabilitation. Ce sera un centre culturel.
Mio padre ha lavorato qui per, almeno, quaranta anni. Dopo è stato licenziato per motivi economici (Ha fatto un processo contro i capi, ma ha perso.) e ha lavorato in un’altra azienda, fino all’anno della pensione.
Ho vissuto nell’appartamento proprio vicino all’azienda, a sinistra, al primo piano. Ho giocato nel fiume, sotto il ponte, nell’entrata dell’azienda, nel corso… Più tardi, ho lavorato qui per due mesi di lavori d’estate.
Mon père a travaillé ici au moins quarante ans. Après, il a été licencié pour des motifs économiques. (Il a intenté un procès contre les patrons, mais il a perdu.) et il a travaillé dans une autre usine, jusqu'à son départ en retraite.
J'ai habité dans l'appartement juste à côté de l'usine, à gauche, au premier étage. J'ai joué dans la rivière, sous le pont, dans l'entrée de l'usine, dans la cour… Plus tard, j'ai travaillé ici deux mois pour des jobs d'été.
Mio padre era “décolleteur”, cioè lavorava l’acciaio. Ha cominciato tutto in basso della scala e, poco a poco, è diventato caposquadra.
Mon père était « décolleteur », c'est à dire qu'il travaillait l'acier. Il a commencé tout en bas de l'échelle et, petit à petit, il est devenu chef d'atelier.
La storia di oggi si svolge nel 1960, quando era ancore in basso della scala, e io… in scuola materna.
Nell’azienda, c’erano tanti reparti: fabbricazione, finizione, controllo, spedizione… Mio padre aveva un problema. Aveva spesso bisogno di un attrezzo: un calibro. Ce n’era un solo per molti operai. Quello che voleva il calibro doveva cercarlo, correre tra gli atelier, usarlo e renderlo.
Una volta, due volte, tre volte… mio padre ha domandato ai capi un calibro per lui solo o, almeno, per il suo atelier. Senza nessun risultato!
E un giorno, ha avuto una sorpresa. Ha trovato nel suo armadio per cambiarsi i vestiti… un calibro nuovo. Era contento. Ha potuto lavorare senza perdere tempo.
paga. È tornato a casa senza fare il conto, era sempre la stessa paga da anni. Mia mamma ha visto che mancavano dei soldi. (In questo tempo, la paga era in contanti.) Ha preso lo stipendio e ha letto l’ammonto abituale e la sottrazione del prezzo del calibro.
Avevano fatto pagare all’operaio il prezzo dell’attrezzo per fare il suo lavoro!
Cosa poteva fare mio padre? Accettare senza dire nulla? Fare uno scandalo? No! Ha deciso di prendere il suo calibro per la casa. Era il suo! Così, nel 1960, per vivere in un appartamento, mio padre aveva un attrezzo di precisione!
Dopo, quando ha avuto la sua casa, nel 1964, ha installato un atelier di dilettante al pianoterra, sotto l’appartamento. Ha potuto utilizzare il suo calibro.
Cosa è diventato questo calibro? Più di cinquanta anni dopo, dopo la sparizione di mio padre, la casa è stata venduta e distrutta per fare un parcheggio. Ho preso, con l’accordo di mio fratello, due o tre ricordi, non di più, di cui… il calibro. L’ho fatto incorniciare e l’ho messo su una parete del soggiorno.
Aveva anche un altro attrezzo di precisione, un micrometro, ma non mi interessava. L’aveva preso nell’azienda quando volevano buttarlo via. Non era un oggetto con una storia, era un rifiuto recuperato. Niente di più.
L'histoire d'aujourd'hui se passe en 1960, quand il était encore en bas de l'échelle, et moi… à l'école maternelle.
Dans l'usine, il y avait de nombreux secteurs : fabrication, finition, contrôle, expédition… Mon père avait un problème. Il avait souvent besoin d'un outil : un pied à coulisse. Il y en avait un seul pour beaucoup d'ouvriers. Celui qui voulait le pied à coulisse devait le chercher, courir dans les ateliers, l'utiliser et le rendre.
Une fois, deux fois, trois fois… mon père a demandé aux patrons un pied à coulisse pour lui seul ou, au moins, pour son atelier. Sans réponse !
Et un jour, il a eu une surprise. Il a trouvé dans son casier au vestiaire… un pied à coulisse neuf.
À la fin du mois, il a eu une seconde surprise. Une mauvaise cette fois ! Il a reçu sa paie. Il est rentré chez lui sans compter, c'était toujours la même paie depuis des années. Ma mère a vu qu'il manquait de l'argent. (À cette époque, la paie était en espèces.) Elle a pris la feuille de salaire et a lu le montant habituel et la soustraction du prix du pied à coulisse.
Ils avaient fait payer à l'ouvrier le prix de l'outil pour faire son travail !
Que pouvait faire mon père ? Accepter sans rien dire ? Faire un scandale ? Non ! Il a décidé de prendre son pied à coulisse pour la maison. C'était le sien ! Ainsi, en 1960, pour vivre dans un appartement, mon père avait un outil de précision !
Après, quand il a eu sa maison, en 1964, il a installé un atelier d'amateur au rez-de-chaussée, sous l'appartement. Il a pu utiliser son pied à coulisse.
Qu'est devenu ce pied à coulisse ? Plus de cinquante ans plus tard, après la disparition de mon père, la maison a été vendue et détruite pour faire un parking. J'ai pris, avec l'accord de mon frère, deux ou trois souvenirs, pas plus, dont… le pied à coulisse. Je l'ai fait encadrer et je l'ai mis sur un mur du séjour.
Il avait également un autre outil de précision, un micromètre, mais il ne m'intéressait pas. Il l'avait pris dans l'usine quand ils ont voulu le jeter. Ce n'était pas un objet avec une histoire, c'était un déchet récupéré. Rien de plus.
A proposito di calibro. Ne ho uno. Non utilizzo il modello del secolo scorso, ho comprato un modello elettronico. So utilizzare il vecchio modello, ma il nuovo modello con uno schermo è più facile da utilizzare e ha una precisione più grande, il centesimo di millimetro contro il decimo di millimetro.
À propos de pied à coulisse. J'en ai un. Je n'utilise pas le modèle du siècle dernier, j'ai acheté un modèle électronique. Je sais utiliser le vieux modèle, mais le nouveau modèle avec un écran est plus facile à utiliser et a une plus grande précision, le centième de millimètre au lieu du dixième de millimètre.
Questa pagina è stata modificata il 30.10.24.